Depuis toute petite je joue avec les pokémons de mon père. J'aime les câliner. Ils sont si mignons quand ils se sentent en confiance. J'adore les pokémons qui ont confiance en moi. Oh oui, quand ils vous regardent tendrement, quand ils mangent avec vous, quand ils combattent. En fait, mon père a raison, ma vie ce résout à prendre soin de mon équipe et je crois que c'est grâce à lui que je suis arrivée à avoir tous les badges de la régions d'Unys. C'est lui qui m'a toujours soutenue dans ce que je faisais. Oui, mon père est la personne que je préfère dans ma famille. Ma mère et mon frère, je ne les comprends plus, ils sont comme invisibles à mes yeux, tout comme je le suis au leurs. Je sais que ma mère souffre de cela, mais je ne peux pas revenir vers elle après la trahison qu'elle m'a fait. Il faut dire que depuis mes six ans, je ne fais que la décevoir face à son petit chouchou. Pour elle il est le signe d'un être parfait.
À la mort de mon père, j'ai hérité de son Maganon. Il l'avait écrit un peu partout dans son testament. Depuis ce jour, je ne fais qu'aimer ce pokémon. Celui de mon père, celui à qui j'ai donné mon enfance. Il est pour moi un pokémon des plus précieux. Jamais je ne l'abandonnerais et jamais il ne m'abandonnera. J'en suis sûr et certaine. Mon frère jaloux de ce don que m'avait fait papa, n'était pas resté face au maire. Il a tout plaqué et est parti à Castelia devenir serveur de café. À mes yeux il n'est plus mon frère, maintenant il n'est qu'une simple connaissance. Je sais que c'est radical comme décision. Je ne peux pas revenir sur mes décisions, comme lui ne peut pas revenir face au maire.
Aujourd'hui je veux vivre à Castelia. Là-bas beaucoup de rêves s'accomplissent. Le mien aussi il doit être réalisé. Je veux devenir coordinatrice professionnelle. Mais si je me rends à Castelia, ce n'est pas seulement pour ça, c'est aussi pour donner à Adam l'unique chose que papa lui a légué, son pendentif de chef ranger. Adam l'a toujours admiré, il a toujours voulu le porter et s'il était resté jusqu'à la fin face au maire, il l'aurait eu depuis des mois.
Si aujourd'hui je devais revenir vers mon frère, je crois que plus rien ne serait comme avant. Je crois que je ne pourrais pas lui parler simplement, dans ma voix il y aura toujours un petit bémol. Et c'est sans doute dût au fait qu'il n'est pas resté avec moi pour m'aider à accepter la mort de papa. Par amour il devait partir disait-il, mais pour moi ce n'était que des mots, que du son. Il n'est pas resté. Je ne pourrais jamais lui pardonner ça.
Mais malgré toutes mes épreuves dans la vie, je sais que Maganon, Funécire et Gruikui seront toujours là pour me soutenir, c'est bien pour cela que nous sommes une équipe soudée.