ROSE ♥ we accept the love we think we deserve

Je suis Allen Rose et je viens de floraville de la région de SINNOH. Je suis né(e) le 21 novembre et oui j'ai 24 ans !! Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je suis un(e) femme et je dois t'avouer que j'aime beaucoup les hommes. Pour le moment, je suis LIBRAIRE et ça me plait plutôt bien. Avant que la loi soit voté, je ne faisais partie d'AUCUN GROUPE et j'étais une simple étudiante. Je possède les badges des régions de SINNOH & HOENN.

Ce n'était qu'un petit patelin comme un autre, assez éloigné de la ville la plus proche pour être isolé de tout bruit, et pour être empli de sérénité, mais assez près pour que les excursions urbaines ne deviennent pas un véritable enfer, question logistique. Dans mon hameau, il y avait des fleurs partout. Des blanches, des roses, des rouges, des jaunes, des bleues; des tulipes, des roses, des magnolias, des lilas; des crucifères, des orchidées, des campanulacées; toutes les fleurs étaient représentées, et leurs senteurs se mêlaient dans un ballet entêtant. A floraville, vous ne pouviez pas ne pas avoir l'art des odeurs. Au réveil, déjà, votre nez s'emplissait de milles et une senteurs qui vous remplissaient le nez instantanément, et ce pour le reste de la journée. J'ai toujours aimé les fleurs. La douceur de leur pétale, la manière qu'elles avaient de donner des plantes hybrides, chacune ayant son apparence caractéristique. Leur parfum, parfois exquis, parfois si puissant qu'il en devenait insupportable. Leurs couleurs, diverses et variées, comme la palette d'un arc en ciel. La botanique m'a très vite passionnée. Papa m'achetait sans cesse des livres de botanique. Je devenais vite une spécialiste. A floraville, vous étiez forcément un minimum informé sur les plantes, c'était un fait. Mais avec la quantité de documents que j'avais épluchés sur le sujet, j'aurais pu ouvrir ma propre firme et faire se reproduire des plantes sans aucun souci, afin d'obtenir la fleur au meilleur rendements, ou bien la plante grimpante aux couleurs les plus chatoyantes. J'étais une enfant curieuse de tout. Un peu turbulentes, sur les bords. Il fallait que je touche à tout, que je comprenne tout. Je ne pouvais m'empêcher de poser des questions. Pourtant, j'étais sage. Une fois que vous m'aviez trouvé une occupation, je n'en bougeais plus avant un bon moment. Je cherchais chaque détail, chaque secret. Je n'étais ni hyperactive, ni surdouée, juste une boule de curiosité à l'état pur. Une fois mon jouet décrypté en long, en large et en travers, vous pouviez être sûr que je n'y reviendrai pas. Exception faite des livres. Dès que je fus en âge de déchiffrer les signes qu'étaient les lettres, et d'associer ces lettres en mot, je devenais une vraie dévoreuse de bouquins. Qu'ils soient fantastiques, indépendants, autobiographiques, pédagogues, le moindre ouvrage qui me passait sous la main devenait ma victime, et ne quittait mes doigts qu'une fois soigneusement disséqué et autopsié. De plus, l'expérience aidant, je développais une véritable capacité à lire efficacement et surtout rapidement. Papa détroussait chaque mois un budget conséquent en librairies, mais jamais il ne se plaint. Il semblait fier du fait que sa fille était un vampire littéraire, qui sirotait chaque mot avec délectation. D'après moi, il aurait été satisfait de tout, tant que je ne m'approchais pas trop des pokémons. Non pas qu'il ne les aimait pas. Je savais que Papa aimait les pokémons, plus fort qu'il n'aurait osé l'avouer. Mais pour une raison que j'ignorais, il refusait que je ne travaille dans ce domaine, ou pire: que je devienne une dresseuse. J'avais un pokémon, pourtant. Il me suivait depuis ma naissance. Papa m'avait raconté qu'il s'était installé à floraville alors que je venais à peine de naître, avec rondoudou dans ses bagages. Comprenez moi bien: rondoudou détestait papa, ce n'était même pas vraiment son pokémon. Mais rondoudou m'adorait. Surement par opposition à la répugnance qu'il accordait à mon père, il s'était mis à me coller dès le départ. Il dormait avec moi, et se mettait à chanter dès que le nourrisson que j'étais se réveillait et hurlait à cause d'un cauchemars ou d'un caprice bruyant. Plus tard, il devint mon compagnon de jeu. Doudou - puisque je l'appelais comme ça - était un pokémon sage et gentil, mais ce qu'il appréciait avant tout, c'était me faire plaisir, quitte à faire le pitre. Il devint plus tard un véritable confident - celui qui écoutait sans broncher mes déboires de jeune fille en fleur, les chagrins d'amour d'une gosse de treize ans, les crises de nerfs d'une adolescente de quinze ans en crise, les questions existentielles d'une pré adulte de dix huit ans, tout cela, tout ce qu'une jeune femme ne pouvait dire à son père, c'était lui qui l'écoutait - et s'il n'était pas capable de parler, cela importait peu. Je lisais en lui comme dans un livre ouvert. La moindre variation de voix quand il poussait ses petits cris, la moindre crispation, traduisait un état d'humeur bien particulier que je déchiffrais sans mal.

Mais je ne peux pas parler de mon pokémon préféré sans parler de mon père. Papa. Je le respectais profondément, croyez moi. Pourtant, je ne savais rien de lui, ci ce n'est son caractère et le profond amour qu'il me portait. En effet, James Allen, puisque c'est son nom, évitait bien soigneusement le sujet de son passé. Et j'ai vite cessé d'aborder le sujet, ce qui relevait de l'exploit pour une si curieuse petite fille comme moi. Mais ça ne servait à rien. Son regard, si lointain soudain, et si plein de regret me dissuadait toujours de continuer à le questionner. Je me doutais que quelque chose n'était pas normal. Déjà, rondoudou agissait toujours comme si Papa avait commis un crime impardonnable. Comme s'il ne lui appartenait pas, puisqu'il était clair qu'il me considérait comme sa maîtresse depuis le moment ou il m'avait vue, alors que je n'étais qu'un stade un peu plus évolué d'embryon. Un bébé potelé et gazouillant ne peut décemment pas être considéré comme le maître d'un pokémon, sauf si le père de ce bébé a blessé le pokémon. Rondoudou a lui aussi longtemps refusé de me parler de ce que Papa avait fait par le passé - il se fichait bien de compromettre l'honneur de mon père, mais il semblait soucieux de ne pas me chambouler. Vous vous imaginez bien que dans mon esprit de jeune fille, pleine d'imagination, je créais mille et un scénario: tantôt tueur à gage recherché, tantôt ancien mafieux, il devenait le pion de mes multiples films. Mais dans le fond, tout cela n'avait pas d'importance pour moi. Il était, et resterait mon père bien aimé. Il prenait soin de moi et m'aimait profondément, et c'était tout ce qui importait pour moi. Qu'importait son passé, aussi horrible eusse-t-il pu être. Le présent et le passé proche rattrapaient pour moi tous les passés criminels du monde. Je connaissais mon père et je savais qu'il était vertueux. Tout le monde l'aimait à floraville. Et ce n'était pas pour rien.
Pourtant, un jour, j'ai été forcée de demander. Je ne savais pas pourquoi, mais la question me trottait dans la tête depuis un moment. J'ai questionné doudou, sans discontinuer, et il a fini par cracher le morceau. Il lui fut difficile de m'expliquer la chose - pour la première fois depuis longtemps, j'avais du mal à comprendre ce qu'il cherchait à exprimer. Ce que je réussis à saisir se résumait à ceci: Papa avait fait parti d'une organisation maléfique qui volait des pokémons. J'en concluais que Doudou était un de ceux là. Cela expliquait son comportement vis à vis de mon père. Je m'empressais de lui demander s'il me quitterait s'il venait à rencontrer son ancien maître. Il m'assura que non et se jeta sur moi pour me susurrer des gazouillis rassurants à l'oreille. A partir de là, le sujet fut clos.

Jusqu'au jour ou le passé refit surface. Notre vie était assez bien rangée. J'allais à l'école, j'avais des bons amis. Une fois rentrée à la maison, je lisais, et je me distrayais avec doudou. Mais je combattais, aussi. C'était bien le seul sujet de désaccord tacite que j'avais avec Papa. Je savais que ce dernier savait qu'à l'école, nous faisions souvent des battle. Je crois qu'il savait aussi que j'y participais, et ce, malgré le fait qu'il me l'interdisais. Mais il ne dit jamais rien. Il devait comprendre à quel point c'était grisant, de se sentir en parfaite harmonie avec son pokémon - ça, je le savais. Pourtant, papa n'avait pas de pokémon à lui, à croire qu'il n'avait jamais eu de petite créature pour lui tout seul. Mais ce jour là, j'allais enfin découvrir la vérité. L'entière vérité.
Je rentrais de l'école. J'avais douze ans à l'époque. Il faisait assez frais, j'avais ma veste sur les épaules, et je ne rêvais que d'une chose: m'asseoir et prendre un bon bouquin. Mais ça n'allait pas se passer comme ça. Papa était debout dans le salon, les traits tirés par la colère, comme je ne l'avais jamais vu. Son visage était naturellement doux et avenant, et sa peau burinée par le soleil avait été ridée par les nombreux sourires qu'il m'adressait. Mais là, chacune des petites ridules autour de ses yeux ou de sa bouche traduisait une profonde haine. Il y avait ces deux hommes et cette femme, en face de lui, habillés d'uniforme étranges, et aux expressions patibulaires. Ils n'étaient pas d'ici, ça sautait aux yeux. Tout le monde se connaissait à Floraville, et aucun ne portait de pareils costume. Et surtout, personne n'avait l'air si maléfique. Doudou, dans mes bras, se mit à frémir violemment, et poussa aussitôt de violent cri de fureur. Je ne l'avais jamais vu ainsi. Le regard des étrangers se tourna vers moi et un rictus amusé tordit leur bouche dans un mouvement effrayant de synchronisation, comme s'ils n'étaient qu'un seul corps.
- Va-t-en, Rose. Sors d'ici, souffla froidement papa.
- Non, reste ici, jeune fille.
Ne me demandez pas pourquoi, mais j'obéissez aux inconnus. J'avais le sentiment que si je n'obéissais pas, j'allais profondément le regretter. Je m’avançais timidement vers eux, tenant fermement doudou contre moi pour éviter qu'il ne saute sur les nouveaux venus. Le plus charismatique d'entre eux me souriait d'une manière qui se voulait rassurante. Mais qui ne l'était pas le moins du monde.
- Dis moi ... rose c'est ça ? Est-ce que tu connais la Team Rocket ?
- Vous en faites parti. Vous volez des pokémons dans un but maléfique.
- Tu es intelligente dis moi. C'est ton père qui t'as dit tout ça ?
- Non, c'est mon rondoudou.
- Oh, je vois. Ils jetèrent un regard étrange à mon pokémon, puis celui qui me parlait gloussa soudainement. Alors ton père ne t'as pas dit que-
- Qu'il appartenait autrefois à la Team Rocket ? Non. Mais je le sais. Evidemment, je ne le savais pas, mais le comportement de rondoudou m'avait mise sur la piste.
- Hm ... tu as l'esprit vif, c'est bien.
Je recevais le compliment avec un froncement de nez. Papa me jeta un regard désolé, et je lui souriais d'un air rassurant. Mon interlocuteur se tourna à nouveau vers mon père.
- James. Tu dois te douter pourquoi je suis ici. Tu es parti à la dérobée pour élever ta chère fille ici présente, et nous qu'avons nous eu, en échange de l'accueil que nous t'avions offert toutes ces années ? Rien. Nous venons chercher notre dû.
- Je ne ferais plus rien pour vous. J'ai fait assez de dégâts. Tout ça est loin derrière moi.
- Oh, crois moi. Tu collaboreras. N'est-ce que, Rose, que ton père collaborera ?
Son sourire carnassier, plus animal qu'humain, me glaça sur place. Je serrais plus fort Rondoudou contre moi. Ce dernier lançait un regard rempli d'éclair aux sbires de la Team Rocket.
- Ne touchez pas à Rose, siffla papa.
- Nous ne toucherons pas à Rose, à condition que tu obéisses. Une ultime mission, et nous te laisserons tranquille. Tu n'entendras plus parler de nous. Nous avons besoin de toi, James.
Mon père me jeta un regard hésitant. Je voyais bien qu'il ne voulait pas que j'ai une piètre opinion de lui. Mais je savais qu'il allait céder. Il n'avait pas d'autre choix. Je lui souriais doucement, afin qu'il comprenne que jamais, au grand jamais, je ne le jugerais. Il hocha doucement la tête, et le sbire sourit.
- Très bien. A très bientôt alors. Nous te donnerons rapidement des nouvelles, ne sois pas inquiet. A plus tard, Rose. Ce fut un plaisir de faire ta connaissance.
Ils disparurent. Nous étions là, à nous poser mille et une questions. Suite à cela, rondoudou se montra un peu plus indulgent envers Papa.

Du coup, papa du partir en mission. La team rocket lui prêta un pokémon - je trouvais le concept très étrange, mais papa n'ayant pas de pokémons, je supposais qu'il n'avait pas le choix. Nous devions trouver suicune. J'en avais entendu parler dans mes livres. Un pokémon légendaire et donc très rare et très puissant. J'avais doudou comme unique protection. Papa s'en voulait tellement fort ... je le sentais. Mais il n'avait pas vraiment le choix. En le voyant avec un pokémon entre les mains, je comprenais enfin à quel point je ne le connaissais pas. Il n'était plus le même homme. Je sentais la puissance qui irradiait de lui. Un genre de charisme étrange qu'il avait toujours eu, mais qui se matérialisait de manière bien plus prononcée maintenant. Nous nous rendîmes dans la région d'Hoenn, jusqu'à une source d'eau. Je suivais papa aussi vite que je le pouvais, faisant attention à ne jamais trop m'éloigner. Il n'y avait pas de fleurs ici. Juste un froid glacial qui était provoqué par Suicune, d'après Papa. Je n'étais jamais partie de chez moi et je trouvais cette région bien austère. L'odeur des champs fleuris me manquait déjà et je grelottais.
Plus loin, j'apercevais la silhouette d'un jeune homme, un peu plus âgé que moi. Et à coté de lui, la silhouette du pokémon légendaire. J'en frémissais. D'excitation, cette fois. Mais aussi d'anxiété. Je savais ce que Papa devait faire. Je savais qu'il n'en avait aucune envie. mais je savais aussi que je risquais gros si papa ne s'exécutait pas. Alors quoi ? Choisir entre ma sûreté et celle d'un pokémon ? Je n'étais pas sûre de pouvoir privilégier Suicune, au risque d'être égoïste. Papa lança une attaque sur le pokémon qui se retrouva propulsé. Une violente altercation avec le jeune homme s'ensuivit. Je n'entendais pas tout, mais je pouvais un cri d'effroi en voyant mon père entamer un combat avec lui, puis un deuxième en le voyant se faire blesser, alors que l'autre sortait vainqueur. J'étais alors furieuse. ce garçon ne savait rien de mon père, il ne savait rien de ce qu'il endurait et il se permettait de le provoquer ainsi en duel, de le blesser, et de lui dire des choses déplacées ! Je me jetais sur lui, mais il me repoussait sans aucun mal. Je me cognais le crâne en tombant, et durant quelques minutes, je restais totalement sonnée. En me relevant, je n'avais qu'une idée: faire partir mon père d'ici, et le soigner au mieux, loin de tout ça. Je me fichais de ce garçon arrogant. Mon père était mal en point et c'était tout ce qui comptais. Nous redescendions prudemment, puis nous rentrions à la maison. La team rocket vint réclamer des explications, et je dus m'en charger. papa était relégué au lit, souffrant et profondément blessé. Et étrangement, la fureur d'une fillette de douze ans suffit à les faire fuir. C'est à partir de ce jour que j'ai vraiment commencé à mûrir. Avoir mon père à charge m'avait fait comprendre que l'enfance n'était pas un état permanent et qu'il faudrait bien qu'un jour je grandisse. Après plusieurs semaines à garder un oeil sur Papa, nous reprenions enfin notre vie normale. Ecole, livre, fleurs. Mais ça ne me suffisait plus. Bien vite, je dû expliquer que je voulais combattre avec mes pokémons. Alors, Papa commença à m'entraîner quelque peu. Ce n'était pas grand chose - je sentais bien sa réticence - mais il m'aida à capturer mon premier pokémon: un nirondelle, que je faisais bien vite évoluer en Heledelle. Ce dernier devint vite un compagnon fidèle et fiable. Colérique, certes, mais une fois que notre lien fut tissé, j'apprenais rapidement à comprendre son mode de fonctionnement et à ménager les hostilités. De plus, Doudou était toujours là pour m'aider en cas de besoin. Ses capacités lui permettaient de calmer mon Heledelle en cas de besoin, et ainsi, nous formions une équipe soudée. Pas la plus forte, cela était certain, mais extrêmement solide mentalement et affectivement. J'aurais donné ma vie pour mes pokémons, et je savais qu'ils auraient fait de même.
Ce fut bien longtemps plus tard que je quittais enfin le cocon familial pour voyager et me frotter aux arènes. J'avais un troisième pokémon, une emolga un peu immature, mais pleine de bonne volonté qui ne demandait qu'à s'améliorer. Après avoir obtenu tous les badges de Sinnoh, je m'aventurais à Hoenn. Là encore, j'obtenais tous mes badges, puis vint le moment de me mesurer au maître de la ligue. Sans grand espoir de victoire, certes, mais par curiosité. Je trouvais intéressant de mesurer mon niveau. Cependant, je m'attendais à tout sauf à cette rencontre. En le voyant, LUI, je devenais folle. Moi qui était si calme d'ordinaire, je retrouvais ma fureur d'enfant, confrontée à la blessure de son père. J'apprenais cependant qu'il avait frôlé la mort. Et je réfléchissais enfin. Pourquoi m'énervais-je ainsi ? J'étais bien ridicule. Et bien immature, de réagir ainsi. Lui aussi avait été confronté au danger, et papa avait beau avoir eu de bonnes intentions, il était dans le mauvais camp. Il ne m'appartenait pas de juger ainsi ce jeune homme qui n'avait fait que ce qu'il avait à faire. Je laissais de côté mes sentiments pour entamer un combat qui tourna court. Je n'avais clairement pas le niveau. Mais cette cuisante défaite ne fit que me tirer un petit rire.
- Je me suis vraiment faite laminer ! Rien de surprenant à cela. Mais dis moi ... tu ne voudrais pas m'apprendre quelques uns de tes trucs ?
Ça avait toujours été comme ça avec moi. Je n'étais jamais malpolie, je savais tenir ma langue lorsqu'il le fallait, mais le reste du temps, j'étais assez décomplexée et plutôt franche. Je ne mâchais pas mes mots et lorsque j'avais une requête à formuler, je ne passais pas par quatre chemins. A mon plus grand plaisir, il accepta. Pour tout vous avouer, je le trouvais à mon goût. Franchement, qui n'aurait pas fondu devant les yeux de Sora Fox Hopper ? Je n'étais pas superficielle au point de me prétendre plus que simplement attirée par lui. Mais il me plaisait, c'était indéniable. Mais c'était avant tout un bon pote. Il m'apprit à jouer de la guitare - ou du moins, débuta, parce que si j'avais des facilité à comprendre la botanique et à lire à une vitesse frisant la vitesse du son, la musique ne représentait rien de naturel chez moi - et je crois qu'on aurait même pu devenir amis si l'APP n'avait pas mis son grain de sel. A partir de là, nos routes furent séparées. Je reprenais mes études quelques temps, dans une autre ville. J'y rencontrais mon premier petit copain, qui me laissa assez traumatisée - est-il nécessaire de préciser que le dit copain fut lui aussi traumatisé par une certaine boule de poil rose en furie ? - puis je trouvais un emploi de libraire, qui me correspondait au plus haut point. Lire toute la journée, conseiller les clients pour leurs lectures, voilà qui n'était pas bien difficile et me ravissait. La clientèle m'appréciait pour mon professionnalisme et mon sourire constant, et au fond, c'était déjà pas mal. J'avais une vie particulièrement ennuyante, une vie de jeune femme active ordinaire.

Alors quoi ? J'allais me trouver un deuxième copain, vivre toute ma vie de mon boulot, avoir un salaire fixe, et me contenter de ça ? Non, j'avais envie de plus. Et mes pokémons aussi. J'ai toujours détesté me sentir oppressée, opprimée. La liberté, je n'ai toujours eu que ce mot à la bouche. J'aime les grands espaces, et si la bibliothèque est un de mes endroit favori, il me fallait fréquemment sortir me remplir les poumons d'air saturé en oxygène. Je changeais de ville d'accueil, pour me rendre à Castelia city. Je retrouvais un autre job de bibliothécaire, en attendant. Et puis ... maintenant, j'attends de voir; Qui sait ce qui arrivera. Il faudra bien que je prenne position dans ce combat opposant les pro-APP au anti-APP.

»» rondoudou : rondoudou et moi, c'est une très longue histoire. il était à mon père, je le connais depuis toujours; Pour une raison que j'ignorais, il détestait mon père. Mais moi, il m'adorait. Il était toujours là, à me câliner comme une peluche, depuis mon plus jeune âge. Il me berçait le soir, et m'entourait d'amour lorsque je cauchemardais. rondoudou est mon meilleur ami, il est même la seconde partie de mon être. A mon adolescence, nous avons commencé à nous battre; nous n'étions pas les plus forts, c'est sûr, mais la confiance que nous avions l'un en l'autre nous permettait tout de même de produire de belles performances et nous étions désireux d'apprendre. Aujourd'hui, rondoudou est toujours mon compagnon et on s'adore toujours autant. Un simple regard me suffit à le comprendre.
»» heledelle : mon premier pokémon capturé. Je l'ai fait évoluer au fil des années, et il est mon second compagnon. Je n'ai pas encore avec lui le même degré de complicité qu'avec rondoudou, étant donné que nous vivons ensemble depuis bien moins longtemps mais nous sommes tout de même très attentifs l'un à l'autre. Heledelle est très colérique: s'il est contrarié, il refusera le moindre ordre. Cependant j'ai appris à contrer ce trait de caractère, et il est bien rare qu'il ne m'obéisse pas.
»» emolga : petite dernière dans mon équipe, celle là est une vraie petite furie, qui ne pense jamais aux conséquences. Une petite gamine. Heureusement, rondoudou l'a prise sous son aile et tente de la sevrer peu à peu. Elle apprend beaucoup de ses aînés. Iris adore rester avec moi, le soir après le travail, et bondir de livre en livre en couinant joyeusement. Elle est très joueuse et vivace. C'est un peu comme une petite peluche. Elle n'est jamais de mauvaise humeur et est toujours partante pour me faire rire.

Êtes-vous favorable à l'interdiction des combats pokémons ? Evidemment que non. Quel est ce besoin de sans cesse nous interdire tout ? Je déteste que l'on me restreigne. Rien que pour ça, je vous assurerais que je déteste cette réforme. Mais plus que cela, j'adorais combattre avec mes pokémons; nous n'étions certes pas les plus forts, loin de là. Mais les combats provoquent une adrénaline certaine. Je ne suis pas pour la souffrance des pokémons. Mais est-il nécessaire de condamner tout le monde pour une minorité ? la majorité des combats pokémons se déroulent en toute sécurité sans blessures irréversibles, et les pokémons trouvent leur compte dans ces combats. Donc je dis non. Bel et bien non.
Que pensez vous du permis de capture des pokémons ? Si ça peut permettre à des personnes telles que les anciens sbires de la team rocket de faire n'importe quoi, ou que sais-je ... Encore faut-il que cette réforme soit exécutée avec justesse, et ne pénalise pas les honnêtes personnes. Mais à quoi bon, si les combats sont interdits ? Cette réforme suffit à elle seule à dissuader nombre d'entre nous.
Participer à un mouvement actif visant à contourner la loi ou au contraire à la faire respecter ? Ou préférez vous rester discret ? Je ne participe ni à l'un, ni à l'autre. Je vis ma vie, paisiblement, dans ma bibliothèqu. Nous bouillonnons souvent, mes pokémons et moi de ne pas pouvoir nous battre. Mais la vie continue. Je ne suis sûrement pas encore assez réactionnaire pour me rebeller. Mais qui sait, le jour viendra peut-être. Je sais que le choix approche.